La Laque Coréenne et l’Art du Najeonchilgi sous la Dynastie Joseon

Qu’est-ce que le Najeonchilgi ?

Le Najeonchilgi (나전칠기) est un artisanat traditionnel coréen qui consiste à incruster des morceaux colorés de coquillage, principalement de nacre, sur divers objets, créant ainsi des designs complexes et vibrants. Le terme « Najeon » signifie « nacre », tandis que « chilgi » fait référence à la laque. Cette technique artisanale remonte à la dynastie Shilla (668-935 après J.-C.) et a gagné en popularité durant la dynastie Goryeo (918-1392), où elle est devenue un symbole de statut parmi la noblesse, souvent ornée de motifs influencés par le bouddhisme.

Histoire et Évolution

Le Najeonchilgi a évolué au fil des siècles. Pendant la période Goryeo, les objets étaient richement détaillés avec des motifs de chrysanthèmes et de vignes. En revanche, la dynastie Joseon (1392-1910) a favorisé une esthétique plus simple, représentant des scènes naturelles telles que des fleurs de lotus, des dragons et du bambou. À la fin de l’ère Joseon, le Najeonchilgi est devenu accessible aux gens ordinaires.

Le métier a connu un déclin significatif pendant l’occupation japonaise (1910-1945), car de nombreuses pratiques traditionnelles ont été réprimées. Cependant, après l’indépendance de la Corée en 1945, le Najeonchilgi a connu un renouveau, notamment durant le boom économique des années 1960 et 1970, lorsqu’il a retrouvé son statut de symbole de richesse. La demande pour les matériaux a conduit à l’importation de coquillages en provenance de pays voisins en raison de l’épuisement des ressources locales.

Techniques de Fabrication

La création de Najeonchilgi est un art méticuleux qui combine deux influences : l’art de la laque sur bois, introduit pendant la période des Trois Royaumes (57 av. J.-C. à 668 apr. J.-C.), et la laque de nacre de la période Shilla. Le processus de fabrication comprend plus de trente étapes, nécessitant une compétence et une patience exceptionnelles. Il commence par la préparation d’une base en bois ou en porcelaine, suivie du remplissage des espaces avec une peinture à base d’argile. Les morceaux de nacre sont ensuite appliqués, découpés selon deux styles : « Jureumjil » (remplissage) et « ggeuneumjil » (découpe). Le produit final est poli et laqué.

Importance Culturelle

Historiquement, les objets en Najeonchilgi étaient des cadeaux prestigieux pour les dignitaires étrangers et étaient utilisés par l’aristocratie pour le mobilier et les objets décoratifs. Aujourd’hui, l’artisanat comprend une variété de produits, tels que des boîtes à bijoux, des accessoires et des décorations pour la maison. Des artistes contemporains comme Kim Young-jun revitalisent le Najeonchilgi en mélangeant des techniques traditionnelles avec des esthétiques modernes. Malgré les défis posés par la technologie moderne, le Najeonchilgi reste une partie vitale du patrimoine culturel coréen, avec des efforts pour préserver et promouvoir son héritage à travers des expositions et des organisations culturelles.

Vidéo sur le Najeonchilgi

Cette vidéo explore l’art traditionnel du Najeonchilgi, mettant en lumière le processus d’incrustation de la nacre dans divers objets. Elle souligne l’importance de la patience et de la précision dans la création de chaque pièce, ainsi que les significations symboliques des motifs utilisés, tels que les fleurs, les oiseaux et les paysages, qui représentent souvent l’harmonie, la prospérité et la bonne fortune. La vidéo met également en avant les efforts pour préserver cet artisanat traditionnel face à la modernisation et à la mondialisation.

Conclusion

Le Najeonchilgi est un héritage culturel significatif de la Corée, représentant à la fois un savoir-faire artistique et une évolution historique. Alors que ce métier fait face à des défis contemporains, il est essentiel de continuer à célébrer et à préserver cette forme d’art unique. Que pensez-vous des efforts actuels pour maintenir vivante cette tradition artisanale ?