Les paravents de Corée du XVIIIe siècle : un art du quotidien devenu trésor national

Introduction aux paravents coréens

Les paravents coréens, ou byungpoong, sont des œuvres d’art qui ont évolué au fil des siècles, mais c’est au XVIIIe siècle, durant la dynastie Choson, qu’ils ont atteint leur apogée. Ces objets, souvent ornés de peintures délicates, servaient non seulement de séparateurs d’espace, mais aussi de moyens d’expression artistique, reflétant la vie quotidienne et les valeurs culturelles de l’époque.

Le paravent à 8 panneaux de Kim Hong-do

Un exemple emblématique de cette période est le paravent à 8 panneaux réalisé par l’artiste Kim Hong-do (1745-1815) vers 1760. Mesurant 108 x 49 cm, cette œuvre est exécutée en encre et couleurs sur soie. Kim Hong-do, reconnu comme l’un des plus grands peintres de genre de son temps, dépeint avec humour et poésie des personnages engagés dans des activités quotidiennes, tels que des pique-niques et des interactions sociales. Contrairement aux artistes chinois et japonais de l’époque, Kim Hong-do s’affranchit des influences étrangères pour créer un art national, ancré dans la nature et les traditions coréennes.

Paravent à 8 panneaux

Le ch’aekkado : paravent aux livres

Un autre type de paravent, connu sous le nom de ch’aekkado, est également représentatif de l’art coréen du XVIIIe siècle. Ce paravent à six panneaux, conservé au musée Guimet, représente des livres et objets, symbolisant l’érudition et le statut social des élites lettrées de l’époque. Les livres, en tant que symboles de pouvoir, étaient essentiels dans la société néo-confucéenne, où l’étude des classiques chinois était la voie d’accès à la haute fonction publique.

Ch'aekkado

L’impact culturel des paravents

Les paravents coréens ne sont pas seulement des objets décoratifs ; ils servent de supports narratifs qui reflètent les thèmes sociaux et culturels de la société coréenne. Les œuvres de Kim Hong-do, par exemple, illustrent la vie quotidienne et les coutumes traditionnelles, tout en mettant en avant une esthétique unique qui se distingue des influences chinoises et japonaises.

Comparaison avec d’autres œuvres

L’analyse des paravents coréens révèle également des échanges culturels entre la Corée, la Chine et l’Europe. Les paravents, en tant qu’objets d’art, ont été influencés par les styles européens, notamment dans l’utilisation de la technique du trompe-l’œil. Cela témoigne d’une intégration des éléments de la culture matérielle de l’époque, tout en préservant une identité artistique coréenne distincte.

Vidéo sur les paravents coréens

Pour une exploration visuelle de ces œuvres, vous pouvez visionner la vidéo intitulée “Guimet underground – Les paravents coréens” sur YouTube. Cette vidéo présente deux paravents coréens distincts et offre des insights sur leur signification et le contexte plus large des collections coréennes du musée Guimet.

Conclusion

Les paravents de Corée du XVIIIe siècle sont bien plus que de simples objets d’art ; ils sont des témoins de l’histoire culturelle et sociale de la Corée. En tant que trésors nationaux, ils continuent d’inspirer et d’éduquer les générations futures sur l’importance de l’art dans la vie quotidienne.

Sources

  1. Paravent à 8 panneaux à décor de scènes de genre – Musée Guimet
  2. Le paravent aux livres coréen ch’aekkado du musée Guimet – GIS Asie
  3. Un paravent de Kim Hong-do au musée Guimet, à Paris – Persée
  4. Guimet underground – Les paravents coréens – YouTube

Les paravents coréens sont-ils pour vous un reflet de l’identité culturelle coréenne ? Quelles autres œuvres d’art vous semblent emblématiques de cette période ?